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4 héros

Lettre du 2 Septembre 2016 : La grotte

 

Mes amis, mes compagnons

 

Je vous écris cette lettre depuis notre campement. Ça y est ! Nous sommes arrivés sur les rivages de l’île du chevalier et le grand rassemblement approche à grands pas. Chaque équipage prépare le grand départ, polissant leurs boucliers affûtant leur esprit. Face à une telle somme d’incertitudes et de découvertes à faire l’excitation, exulte de chacune des parties de notre être.

C’est donc empli de cette énergie débordante que j’entrepris d’explorer quelque peu le campement et ses environs, ça et là l’euphorie éclatait en franche rigolade et autres boutades, la bonne humeur ruisselante de mille élans et accolades. Il ne s’agissait plus d’équipage ou de capitaines, mais bien de compagnons d’aventure, unis dans un même esprit. Une volonté inflexible et ardente d’entamer cette croisade.

Je vous avouerai tout de même que peu à peu mon coeur se serrât, sentant les heures s’égrainer, peu à peu mon être tout entier réclamait ce moment de solitude. Ces retrouvailles avec ces désirs, car je laissais tant de choses derrière moi, mon amour, ma famille, mes amis. Tous m’attendaient là bas, chez moi. Ne sachant pas quand, ni même si un jour je leur reviendrais. Et pourtant c’est sans regret que je m’engage dans cette bataille, dont l’issue est inconnue des dieux eux-mêmes.

C’est alors que se passa  une chose étrange, alors que je déambulais sans but sur ces rivages à l’orée d’une jungle profonde et humide. Les effluves douces-amères de la végétation environnante emportaient mon esprit à mille lieux, et là. Trônant au pied d’une falaise abrupte creusée dans la paroi, une cavité d’un noir d’encre. S’ouvrant sur les entrailles de cette île, respirant tel mille hommes à l’unisson, je ne pus faire autrement que de m’approcher, il n’y avait pourtant que quelques pas, et pourtant j’eus l’impression qu’il me fallut une éternité pour les parcourir.

Encore maintenant, je sens ma chair tressaillir à la lecture de ces quelques mots gravés au-dessus du gouffre béant: “ Voyageur, abandonne tes illusions et réalise-toi ”. Alors que sous mes pieds le sol frissonnait de ce souffle rauque et lent qui émanait de cette grotte, je me reculais avec d’infinies précautions. Le temps n’était pas encore venu , mais bientôt… cela était une certitude. Il était temps maintenant de retourner auprès de mon équipage pour leur faire part de ma découverte et préparer le début de notre aventure .

Je vous dis à très bientôt, je vous souhaite bon vent ! Que votre aventure soit aussi riche que la mienne.

Gauthier

 

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