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Pardonner

Source originale : https://touchersensible.wordpress.com/2015/01/15/pardonner/

Main« Par-donner », donner « au-delà » du possible, au-delà de la raison. Continuer de donner et d’aimer au lieu de se fermer, malgré l’horreur, malgré la souffrance, malgré la peur.

Ouvrir son cœur à l’impensable, à l’innommable, à inacceptable. Non pas pour oublier ni pour subir, mais pour accueillir encore et encore la vie telle quelle est.

La vie, ce monde dans lequel nous vivons, où la violence est partout. Elle cohabite avec l’amour.

Amour-haine, ce duo inséparable qui existe en chacun de nous. Tout comme le bon et le mauvais, le beau et l’affreux, le merveilleux et l’ignoble, etc. Nous portons tous ces différentes facettes en nous. Elles s’expriment à des degrés différents selon l’histoire de chacun. Elles viennent toucher et éveiller des parties de nous-mêmes dont nous n’avons souvent pas conscience, des plus sombres aux plus lumineuses… Des plus souffrantes aux plus éveillées…

Il y a bientôt dix ans, j’ai cru mourir. J’ai cru vivre mes derniers instants, à la merci de deux agresseurs pour qui je n’étais rien… Rien d’autre qu’un simple objet de désir sur lequel ils s’octroyaient le pouvoir de vie ou de mort…

Je n’aurais jamais imaginé leur pardonner un jour. Et pourtant, quelques années plus tard, le temps du pardon et de l’acceptation est venu de lui-même. Comme une évidence. Après un long chemin de guérison, la rage et l’impuissance ont laissé la place à l’amour dans mon cœur et dans mon corps. A la paix et à l’acceptation.

Sur mon chemin, une immense compassion pour moi-même, pour l’être en souffrance que j’étais, a surgi. Cette violence extérieure que je rejetais de tout mon être, je la portais déjà en moi. Elle m’habitait déjà depuis longtemps. Bien avant cette agression. Je la vivais quotidiennement sans même m’en rendre compte, dans ma chair, dans ma peau…

Aujourd’hui, quand je regarde en arrière, je ne vois plus que de la souffrance humaine. De part et d’autres. De mon côté, comme du leur. Je ne les vois plus comme mes bourreaux. Je ne suis plus leur victime. J’ai été actrice d’un évènement parmi tant d’autres de la grande tragédie humaine, dans laquelle les hommes s’affrontent, luttent, se détruisent pour asseoir leur puissance et se sentir enfin exister…

De la survie à la vie, il n’y a qu’un pas. Celui de l’amour. En arrêtant de lutter contre la vie, je m’ouvre à la réalité telle qu’elle est. La tristesse, la peur, la colère disparaissent à mesure que j’accueille la réalité. Je la fais mienne. J’ouvre mon cœur. Je n’exige plus du monde et des autres qu’ils soient autrement que ce qu’ils sont. C’est la réalité, la seule, l’unique. Je ne peux rien y changer.

En acceptant mon impuissance à vouloir changer le monde, je découvre ma vraie puissance. Mon vrai pouvoir de création : celui de créer ma vie. La mienne. Pas celle des autres. Chacun est responsable de la vie qu’il choisit de vivre. Du pire, comme du meilleur…

Libre d’arpenter la voie qui est la sienne. Libre de choisir d’arpenter le chemin de l’amour. L’amour de soi, l’amour des autres, l’amour de la vie. Trouver la paix en soi pour commencer à la rayonner à l’extérieur. Et contribuer ainsi, chacun à notre manière, à ce que le monde change…

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