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« Le bon cadeau »
« Le bon cadeau » que voilà un sujet à la une en cette période ! Effectivement, les sujets favoris des médias tournent autour du « rush » des derniers jours et derniers achats avant les fêtes, avec cette prise de tête pour trouver le « bon » cadeau, vous savez, celui qui est sensé faire plaisir… Avez–vous trouvé votre bonheur ?
Comme chaque fin d’année la période des fêtes exacerbe une tonne de sentiments contradictoires en réactivant des souvenirs, joyeux ou non. Décryptons les sens cachés des cadeaux entre « Plaisir d’offrir et joie de recevoir« …
Moins évident qu’on pourrait le croire, le « bon » cadeau est un exercice aussi complexe que subtil et qui se révèle au final être un véritable test sur notre capacité à mettre notre ego en veilleuse et à faire preuve d’empathie…
Voilà une double performance qui explique à elle-seule toute la difficulté de faire plaisir, car à la peur de décevoir s’ajoute le désir d’apparaître sous son meilleur profil.
« La surprise est chargée de dire à la fois qui je suis, mais aussi qui est l’autre pour moi et ce que vaut notre relation à mes yeux » exprime Sylvie Tennenbaum dans son livre Ce que disent nos cadeaux, pour qui cette surprise est toujours porteuse et déclencheuse d’émotions complexes et ambivalentes.
- Votre belle-mère vous offre une batterie de casseroles et vous êtes… vexé(e), peiné(e) ?
- Le livre que vous adorez et que vous avez offert à votre sœur ne l’inspire pas du tout ?
- Votre père ne porte jamais la cravate que vous pensiez avoir bien choisie ?
Sans s’en rendre vraiment compte, les cadeaux sont le reflet caché de nos relations : ils dévoilent les pensées secrètes de l’autre mais aussi les nôtres !
Particulièrement drôles ou désagréables, ces situations et bien d’autres encore, nous en avons tous vécues. Je me souviens des noëls de mon enfance, mêlés d’espoirs et de chagrins. “La déception et l’appréhension sont à la hauteur de l’investissement affectif” constate le psychanalyste Isabel Korilitski.
C’est vrai, nous le savons tous, sous le sapin, dans les interstices des papiers brillants et autres rubans dorés, se nichent des messages plus ou moins conscients : amour, tendresse, amitié… mais aussi jalousie, rancœur, rivalité, mépris… Aucune neutralité n’est possible !
Bien emballés au cœur de l’objet, sont offerts aussi les sentiments et émotions pour la personne et ce qu’elle représente pour soi.
Nous savourons alors les cris de joie de l’enfant qui découvre le trésor de ses rêves, le sourire de l’adolescent pour qui « vous avez assuré » et le regard tendrement ému de l’être aimé.
Qu’est-ce qu’un cadeau ?
Un cadeau est un « morceau » de soi que l’on offre, c’est un symbole du lien que nous entretenons avec les autres.
La question « comment combler les désirs de l’autre ? » est une véritable question de fond que se pose tout donateur attentif aux autres.
Aussi, lorsque le cadeau tombe juste, chacun se sent reconnu, comblé par l’autre et rassuré sur la force et la qualité du lien qui unit. Le summum de la gratitude est atteint lorsque l’un et l’autre s’offrent la « bonne surprise ».
Entre la « valeur sûre » qui vous est offert mais qui dénote surtout le faible investissement (je ne parle pas d’argent mais de « valeur affective ») du donateur ou l’étonnement mi-figue-mi-raisin devant votre cadeau « humoristique » totalement décalé, parfois provocateur dans un humour à prendre paraît-il au second degré, l’épreuve est parfois dure !
Car offrir un cadeau est une épreuve, un véritable examen de passage : on est « reçu » ou on ne l’est pas ! Pas sûr qu’il y ait une session de rattrapage, et si oui, ce sera pour l’année suivante !
On comprend mieux pourquoi certains « ratages » alimentent des histoires dont il vaut mieux rire que d’en pleurer et ou s’enfouissent des blessures d’amour propre. Ne vous est-il jamais arrivé par exemple de recevoir un cadeau pour lequel le donneur vous dit « j’ai fait comme pour moi » ou encore « j’offre ce que j’aimerais qu’on m’offre”…alors que vous n’avez pas du tout les mêmes goûts que votre donneur. Non seulement bien souvent le cadeau ne vous ravit pas particulièrement mais bonjour la manipulation culpabilisante ! Le « don » n’a alors que le nom et est à sens unique.
S’il est parfois difficile de recevoir, il n’en reste pas moins que donner et recevoir est un double plaisir pour soi. Mais attention, le cadeau réussit est celui qui dit notre amour, notre affection et reconnait l’autre dans ce qu’il est. Ce qui demande de s’oublier momentanément sans que cela coûte car il ne s’agit pas d’offrir une représentation de soi, mais de fêter l’autre, ses goûts, ses préférences, son univers.
Lorsque le bénéficiaire offre en retour au donateur toute sa joie, son émotion, sa gratitude, le don est double et le bonheur décuplé. J’aime dire que le cadeau réussit est celui qui comble à la fois celui qui offre et celui qui reçoit. C’est celui qui émeut, séduit, surprend, éveille les sensations et rassure l’Enfant en soi.
C’est tout cela que le destinataire perçoit au fond de lui quand il reçoit votre cadeau.
Pour aller plus loin
Qu’offrez-vous quand vous offrez un cadeau ?
Qu’est-ce qui vous anime ?
Quelle « partie » de vous offre le cadeau à cette personne ? Quelles sont ses intentions, sentiments ?
Vous ne donnez que peu lorsque vous donnez vos biens. C’est lorsque vous donnez de vous-même que vous donnez réellement. Khalil Gibran
Vos cadeaux parlent de vous, alors pensez-y avant de faire vos emplettes, c’est la joie et l’harmonie partagée en cadeau…
On l’oublie trop souvent, on peut donner non seulement ce que l’on a, mais aussi ce que l’on est. » Soeur Emmanuelle
Très joyeuses fêtes à tous !
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