Source originale : http://www.semera.fr/le-blog/emotions/la-place-au-restaurant
Installée seule au premier étage d’un restaurant, j’ai une vue dégagée sur l’escalier. Une jeune fille arrive en haut des marches. Elle va directement vers le fond de la pièce, aveugle et calme car dépourvu de clients. Une autre jeune fille arrive en haut de l’escalier. Elle constate que son amie s’est installée dans le coin obscur et tranquille. Elle s’arrête net et ne rejoint pas son amie. La première jeune fille ne revient pas sur ses pas non plus. Elles sont trop éloignées l’une de l’autre pour se parler. Avec leurs bras, leurs mains et avec l’expression de leur visage, elles expliquent l’une à l’autre que leur choix d’emplacement est le meilleur. Explications, supplications, menaces, tout y passe ! Finalement, la jeune fille qui était arrivée en premier rejoint la deuxième et elles s’installent près d’une fenêtre, dans le brouhaha.
Je suis en voiture sur une voie prioritaire. J’approche d’un croisement avec un stop à ma droite et je lève le pied de l’accélérateur tout en observant avec attention la venue d’une voiture de cet embranchement.
Le nez de cette voiture dépasse, puis me force le passage.
Le conducteur a-t-il perçu ma prudence et en a profité ? Est-il inconscient et aurait-il de toutes façons brûlé le stop ?
Vouloir posséder (force, argent, objets, bâtiments, territoires, connaissances, influence, …) et vouloir rentrer dans les bonnes grâces de ceux qui possèdent, c’est instinctif. On peut appeler cela l’instinct dominant / dominé.
Cet instinct occasionne une multitude d’attitudes plus ou moins complexes dans une multitude de situations de notre vie.
Ces deux petits exemples me donnent l’occasion de vous proposer de réfléchir sur les diverses situations et attitudes que vous vivez, eu égard à cet instinct que nous avons tous. En fonction des aléas de la vie, vous êtes peut-être « confortablement » installé dans une position de dominant ou de dominé ou les deux à la fois selon les personnes, les lieux de vie.
J’aime le titre du livre « Etre heureux, ce n’est pas nécessairement confortable. »
En quelques mots, tout est dit.
Car il est confortable de ne laisser parler que ses instincts, ses croyances, son inconscient, … et de ne jamais rien remettre en question, mais cela ne mène nullement au bonheur.
Il est inconfortable d’essayer de bouger nos lignes intérieures, de s’éduquer, de chercher à se respecter et respecter autrui … mais cela nous révèle pleinement en tant qu’être humain et cela nous conduit au bonheur.