Source originale : http://www.momentpresent.com/2015/04/30/mon-identite-salutaire/
J’ai été grandement interpellée par l’essai d’Amin Maalouf intitulé « Les identités meurtrières » qui relate la notion d’identité et les conflits qui en découlent. Je me suis donc inspirée de ces écrits pour vous partager mon vécu.
Cela fait 27 ans que je vis au Québec et pendant des années, j’ai senti ce tiraillement entre ma culture d’origine et celle de ma terre d’accueil. Aux yeux de ma terre d’accueil, je ne suis pas québécoise pure laine mais aux yeux de mon pays d’origine, je ne suis plus libanaise. J’avais remarqué depuis un certain temps déjà que lorsque je me faisais poser la question suivante : te sens-tu plus libanaise ou québécoise ? Je répondais toujours d’une manière très « politically correct » dépendamment de l’origine de la personne qui m’interrogeait, ne sachant pas moi-même comment je devais réagir. Ma réponse était toujours pleine de justifications puisque je n’assumais pas le fait d’avoir une appartenance multiple ; un comportement sans doute relié à la peur d’être exclue de l’un des groupes si je m’identifiais ponctuellement ou soudainement à l’autre. Ainsi, j’avais souvent l’impression de perdre mon identité comme si le choix se devait d’être unique et statique.
Pourquoi choisir ou même accepter que la société me mette une étiquette sur mon identité, mon appartenance, etc. ??
Si l’on s’attarde à la définition du Larousse, « identité » veut dire: Caractère permanent et fondamental de quelqu’un, d’un groupe, qui fait son individualité, sa singularité
C’est bien le mot « permanent » qui me dérange ici et qui provoque chez moi, un certain malaise. Cela engendre un état statique. Et pourtant, notre identité est teintée par notre environnement, nos valeurs, nos expériences, nos croyances, nos traditions, notre famille, etc. Et tout ceci est en perpétuelle évolution.
Nous sommes toujours à la recherche d’une identité quelconque. Nous pouvons passer toute une vie à découvrir notre propre identité pour pouvoir ainsi nous définir, posséder notre propre étiquette, nous mouler dans une case et être persuadés d’avoir atteint notre objectif.
Alors pourquoi donc s’efforcer à occuper une case spécifique. Et bien je crois que le but ultime de chacun est le sentiment d’appartenance engendré par la définition de notre identité. Ah l’appartenance !! Si j’appartiens à un groupe, je me sens à ma place, je peux partager, échanger et ainsi ressentir un bien être. Cependant, lorsque j’appartiens à un groupe, indéniablement, je suis exclue d’un autre.
Une des pires émotions pour l’être humain est le sentiment d’exclusion. Peu importe notre âge, notre culture, notre statut social, ce sentiment engendre des problèmes affectifs, nous isole des autres, nous limite dans nos capacités et notre potentiel.
D’où l’expression, «identités salutaires». Encore une fois, d’après le Larousse, le mot salutaire est défini comme : Qui peut avoir un effet intellectuel ou moral bienfaisant sur quelqu’un.
Eh bien, à l’aube de mes 43 ans, je suis fière de dire que je ne porte qu’une seule identité, une seule étiquette, celle d’ÊTRE. Je ne prends place ni dans une case ni dans une autre pour me définir. Je fais de mon mieux pour ne pas étiqueter ou catégoriser autour de moi et je m’efforce d’accueillir la différence pour que tout le monde éprouve ce sentiment d’appartenance si recherché.
J’ai donc décidé de mettre une étiquette différente selon ce que je vis, les objectifs que je veux atteindre et je me laisse ce droit de changer d’étiquette comme je change mes habitudes vestimentaires et d’assumer complètement mes choix.
Alors, au lieu de m’attarder sur MES DIFFÉRENCES qui définissent mon identité, je choisi de FAIRE UNE DIFFÉRENCE dans la vie des gens.
J’ai décidé d’organiser un événement GRATUIT le 23 mai prochain qui s’intitule: « Célébrons la différence! »
Nous réunissons différents professionnels issus du domaine du TDA/H et du comportement de l’enfant afin d’organiser un événement ouvert au public. Le but de ce dernier est de donner le plus d’informations possibles et offrir des outils qui pourraient rendre la vie des parents plus facile.
Laissons donc les enfants choisir eux-mêmes l’étiquette qu’ils souhaitent en leur offrant tous les outils qui leur permettront d’atteindre leur plein potentiel !
Pour plus de détails www.educaplus.ca